Amiante
Résistant à la chaleur, imputrescible, isolant thermique et phonique, l’amiante présentait également l’avantage d’être peu onéreux.
En France, l’amiante a été utilisé dès la première révolution industrielle et ce jusqu’à son interdiction au 1er janvier 1997. Le pic de consommation a été atteint en 1973, année du premier choc pétrolier, avec 170000 tonnes d’amiante brut importées. Les quantités de matériaux contenant de l’amiante (MCA) sont considérables et l’on recense plus de 3500 produits en contenant, de la plaque de toiture bien connue jusqu’au fer à repasser de la ménagère ou au sous-marin nucléaire.
Broyé et réduit en fibres, l’amiante était utilisé directement (flocage) additionné à un autre matériau (amiante-ciment, colle, mastic, bitume, dalles de sol, joints…), tissé en tresses ou en tissu (nappes, gants, tresses, cordons électriques électro-ménagers, isolants de câbles électriques…).
L’amiante est encore massivement présent dans les bâtiments, les installations industrielles, les navires, les avions et les équipements divers. En 1997, un rapport du Sénat évaluait que la seule combinaison amiante-ciment représentait 20 millions de tonnes. En 2016, une étude de la Direction Générale du Travail a évalué à 130.000 tonnes, les produits contenant de l’amiante retirés au cours de 25.000 chantiers de désamiantage réalisés cette année-là. Selon les études, entre 1 et 2 millions de professionnels seraient exposés à l’amiante au regard de leur activité : travaux de retrait, maintenance, entretien…
L’amiante est responsable de nombreuses pathologies, notamment pulmonaires (voir tableau 30 et 30bis) par inhalation de fibres invisibles à l’œil nu. Certaines sont jusqu’à 2000 fois plus fines qu’un cheveu.
En 2009, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a également reconnu que l’amiante était un cancérogène avéré pour les ovaires et le larynx. Pour la seule branche des accidents du travail et maladies professionnelles (ATMP), l’amiante est la seconde cause de maladies professionnelles reconnues en nombre (encore près de 3.000 en 2018 malgré un net recul, 5.500 en 2008) et la première en coût (de l’ordre de 2,2 milliards d’euros soit près de 17 % des dépenses de la branche en 2018). L’amiante est responsable de 4 cancers professionnels sur 5. Selon le Haut Conseil de la Santé Publique, le nombre de décès d’ici à 2050 pourrait dépasser les 100.000 cas, en raison notamment d’un délai d’apparition des maladies liées à l’amiante de plusieurs dizaines d’années. En effet, après une exposition, le risque persiste toute la vie et il n’existe pas actuellement de traitement préventif.
La prévention de ce cancérogène demeure une priorité de santé au travail et un enjeu de santé publique.
Pour donner suite aux évolutions techniques et scientifiques (avis de l’Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail – AFSSET (aujourd’hui ANSES) publié en 2009 et à la campagne "META" d’évaluation des niveaux d’empoussièrement) commandées par la Direction Générale du Travail, une réforme réglementaire est intervenue en mai 2012 dont les principales mesures portent sur :
- l’abaissement de la valeur limite d’exposition professionnelle (VLEP) de 100 fibres par litre à 10 fibres par litre au 1er juillet 2015 ;
- le contrôle de l’empoussièrement en milieu professionnel selon la méthode META ;
- la suppression des notions "d’amiante friable" et "amiante non friable", remplacées par 3 niveaux d’empoussièrement imposant graduellement les moyens de prévention collectifs (MPC) et des équipements de protection individuelle (EPI) à mettre en œuvre ;
- la certification de l’ensemble des entreprises pour les activités visées à la sous-section 3 (retrait, encapsulage), selon un référentiel normatif unique ;
- l’élaboration de mode opératoire pour les interventions visées à la sous-section 4 (maintenance, entretien, à proximité de matériaux contenant de l’amiante - MCA) ;
- l’obligation de formation pour l’ensemble des activités citées dans le décret du 4 mai 2012.
Obligations faites pour les propriétaires d'immeubles
Pour les immeubles bâtis dont le permis de construire a été délivré avant le 1er juillet 1997, chaque "propriétaire" doit faire procéder à un repérage des matériaux contenant de l’amiante de cet immeuble en fonction :
- du type d’immeuble bâti :
- immeuble d’habitation avec un seul logement ;
- parties communes ou parties privatives d’un immeuble collectif d’habitation ;
- autre immeuble bâti non résidentiel ;
- de la période de vie du bâtiment :
- usage courant ;
- vente du bâtiment ;
- démolition.
L’étendue du repérage est fixée par l’annexe 13-9 du décret 2011-629 du 3 juin 2011.
En savoir +
Obligations faites aux donneurs d’ordre sur le repérage avant travaux
Le décret n° 2017-899 du 9 mai 2017 (code du travail articles R.4412-97 à R.4412-97-6) impose la réalisation d’un repérage amiante avant travaux préalablement à toute opération comportant un risque d’exposition des travailleurs à l’amiante, donc pour toutes les opérations visées à l’article R.4412-94 du code du travail (retrait ou encapsulage SS3, interventions et réparations SS4).
Ce repérage avant travaux est à la charge du donneur d’ordre, du maître d’ouvrage ou du propriétaire d’immeubles par nature ou par destination, d’équipements, de matériels ou d’articles contenant de l’amiante.
Il s’étend à six domaines d’activité :
- immeubles bâtis ;
- immeubles non bâtis tels que terrains, ouvrages de génie civil et infrastructures de transport ;
- matériels roulants ferroviaires et autres matériels roulants ;
- navires, bateaux, engins flottants et autres constructions flottantes ;
- aéronefs ;
- installations, structures ou équipements concourant à la réalisation ou à la mise en œuvre d’une activité.
Il est réalisé par un opérateur de repérage titulaire d’une attestation de compétence sanctionnant la validation de la formation réglementaire prévue par l’arrêté du 23 février 2012 "formation SS4" et disposant des compétences pour procéder à l’estimation de la quantité de chaque MPCA identifié (annexe 1 de l’arrêté du 19 décembre 2011 relatif au diagnostic portant sur la gestion de déchets issus de la démolition de catégories de bâtiments). Cet opérateur est indépendant du donneur d’ordre et possède une assurance responsabilité civile professionnelle couvrant les risques liés à son activité.
Le repérage avant travaux donne lieu à l’établissement d’un document mentionnant, le cas échéant, la présence, la nature et la localisation des MPCA. Ce document est transmis aux entreprises par le donneur d’ordre (joint au dossier de consultation si marché d’appel d’offre ou transmis avant le démarrage des travaux programmés).
La loi prévoit une sanction à l’encontre du donneur d’ordre en cas de manquement ou d’insuffisance à l’obligation d’un RAT préalablement à une opération comportant un risque d’exposition des travailleurs à l’amiante.
En savoir +
Sur le repérage
- Repérage amiante avant travaux - Direction Générale du Travail
- Vous êtes propriétaire d’une maison individuelle. Que devez-vous faire ? - Ministère des Affaires Sociales et de la Santé
- L’amiante dans les bâtiments. Quelles obligations pour les propriétaires ? - Ministère des Affaires Sociales et de de la Santé
- Choisir un opérateur de repérage (pdf ; 362 Ko)
Sur les obligations faites aux donneurs d’ordre
- Prévention du risque amiante : rôle et responsabilités du donneur d’ordre – OPPBTP
- Guide pour les collectivités territoriales Préconisations pour toutes opérations sur matériaux contenant de l’amiante – Méthodologie à adopter pour les travaux de retrait, d’encapsulage, de démolition et les interventions sur matériaux contenant de l’amiante
- Repérages : Les nouvelles obligations des propriétaires d’un établissement recevant du public (ERP) - Ministère des Affaires Sociales et de la Santé
- Amiante, pensez-y avant d'engager des travaux chez vous
Sur les consultations et appels d’offre
- Établissement d'un dossier de consultation des entreprises de retrait ou d'encapsulage de Matériaux Contenant de l'Amiante (MCA) - Conseils à l'attention des Maîtres d'ouvrage et Maîtres d'œuvre - Site de la Carsat Centre-Ouest
- Exemple de Cahier des Clauses Techniques Particulières pour Repérage avant Travaux
- Support d’intervention de la réunion Gérer le risque amiante sur vos opérations du 3 octobre 2017 - Site de la Carsat Rhône-Alpes
Tout occupant ou propriétaire d’un logement ou d’un bâtiment doit faire rechercher la présence d'amiante préalablement à tous travaux qu’il souhaiterait faire réaliser. Ce repérage permet d’éviter l’exposition et de polluer les locaux.
La plaquette Amiante : vous êtes un particulier ? Pensez-y avant d’engager des travaux chez vous, réalisée par le groupe régional interinstitutionnel amiante (GRIA) regroupant la DREETS ARA, l’OPPBTP, les Carsat Auvergne et Rhône Alpes, l’ARS et des services de santé au travail, a pour objectif de :
- sensibiliser les particuliers sur le risque lié à l’inhalation de fibres d’amiante ;
- rappeler l’obligation règlementaire de réaliser des repérages de l’amiante avant travaux ;
- indiquer la marche à suivre en cas de présence d’amiante.
Consulter la plaquette : "Amiante : vous êtes un particulier ? Pensez-y avant d'engager des travaux chez vous"
Choisir une entreprise pour des travaux de retrait ou d’encapsulage SS3
Depuis le 1er juillet 2014, pour tous travaux de retrait ou d’encapsulage de matériaux contenant de l’amiante, le donneur d’ordre doit faire appel à une entreprise possédant une certification pour le traitement de l’amiante en place. Cette certification concerne les travaux portant sur l’enveloppe extérieure des immeubles bâtis, l’enveloppe intérieure des immeubles bâtis, les travaux de génie civil, mais aussi les travaux portant sur les navires et bateaux, les aéronefs, les matériels ferroviaires roulants et autres matériels roulants ainsi que les installations permettant une activité économique.
Cette certification est délivrée par trois organismes certificateurs, tous trois titulaires d’une accréditation du Cofrac.
Les conditions de certification sont définies par l’arrêté du 14 décembre 2012 et les normes NF-X46-020 d’août 2010 et NF-X46-021 d’août 2012.
Entreprises certifiées pour des travaux de retrait d’amiante ou d’encapsulage
Entreprises certifiées par Qualibat
Entreprises certifiées par Afnor certification
Entreprises certifiées par Global SAS
Choisir une entreprise pour des travaux de maintenance ou de réparation SS4
Contrairement aux activités relevant de la sous-section 3, la réglementation n’impose pas de certification pour les entreprises réalisant des interventions relevant de la sous-section 4.
Néanmoins, ces activités ne sont pas dépourvues d’obligations. Les entreprises doivent pouvoir justifier que leurs salariés amenés à effectuer des interventions susceptibles d’émettre des fibres d’amiante sont titulaires d’une attestation de compétence sanctionnant la validation de la formation réglementaire prévue par l’arrêté du 23 février 2012 "Formation SS4".
Préalablement à toute opération de retrait ou encapsulage de matériaux contenant de l’amiante, l’employeur doit former son personnel selon les modalités de l’arrêté du 23 février 2012 après s’être assuré de leur aptitude médicale et tenant compte des spécificités liées au port des équipements de protection respiratoire et à la pénibilité des travaux.
Formation sous-section 3
Les formations sont dispensées au sein d’organismes de formations certifiés. Les formateurs ont été formés et validés conjointement par l’INRS et l’OPPBTP.
Organismes de formation certifiés
Liste des organismes de formation certifiés par Certibat
Liste des organismes de formation certifiés par Icert
Liste des organismes de formation certifiés par global-certification
Formation sous-section 4
Afin de garantir aux entreprises des actions de formations homogènes et de qualité, le réseau prévention de l’Assurance Maladie met en œuvre un dispositif d’habilitation des organismes de formations qui repose notamment sur la certification des formateurs conjointement par l’INRS et l’OPPBTP et sur l’évaluation des plateformes pédagogiques devant satisfaire aux 3 niveaux d’empoussièrement.
Liste des organismes habilités par l’Assurance Maladie - Risques professionnels et l’INRS
En savoir +
Questions / réponses spécifiques sur la formation de la DGT du 7 mars 2012
Document de référence Formations à la prévention des risques liés à l’amiante (sous-section 4) - l’INRS et l’OPPBTP
Formation continue à la prévention proposée par la Carsat Auvergne
Décret n°2012-639 du 4 mai 2012
Le décret n°2012-639 du 4 mai 2012 relatif à la protection de travailleurs contre les risques d’exposition à l’amiante précise les modalités selon lesquelles la protection des travailleurs contre les risques d’exposition à l’amiante est assurée. Ce décret :
- fixe les règles techniques, les moyens de prévention collective et les types d’équipements individuels nécessaires à la protection des travailleurs contre ces expositions ;
- prévoit un dispositif unique de certification des entreprises d’encapsulage (terme défini par le décret) ou de retrait de matériaux contenant de l’amiante ;
- précise les modalités de détermination de la valeur limite d’exposition professionnelle (VLEP), les conditions du contrôle du respect de cette valeur ainsi que les modalités de mesurage des empoussièrements.
Mesures phare de cette réforme
- Suppression de la dualité friable/non friable
- Définition de 3 niveaux d’empoussièrement réglementaires
- Graduation des obligations de l’employeur en fonction du niveau d’empoussièrement
- Introduction de la notion de processus (couple matériau à retirer/méthodologie de retrait)
- Généralisation de la certification des entreprises à l’ensemble des activités de la sous-section 3
- Contrôle de l’empoussièrement en milieu professionnel selon la méthode META
- Valeur limite d’exposition professionnelle (VLEP) abaissée de 100 fibres par litre à 10 fibres par litre depuis 1er juillet 2015
Décrets d’application
La mise en œuvre de ce décret s’appuie sur deux arrêtés d’application dont la portée est majeure.
- L’arrêté du 7 mars 2013 définit les modalités relatives au choix, à l’entretien et à la vérification des équipements de protection individuelle utilisés lors d’opérations comportant un risque d’exposition à l’amiante (JO 14 mars 2013).
- L’arrêté du 8 avril 2013 définit les règles techniques, mesures de prévention et moyens de protection collective à mettre en œuvre par les entreprises lors d’opérations comportant un risque d’exposition à l’amiante (JO 17 avril 2013).
En savoir +
Sur les mesures de protection collective et équipements de protection types individuelle
Synthèse de la campagne INRS pour la détermination des facteurs de protection assignés des appareils de protection respiratoire utilisés en chantier de désamiantage – note scientifique NS 341
Le bilan aéraulique des chantiers amiante - INRS, note documentaire ND 2137
Outil méthodologique permettant de vérifier les bilans aérauliques lors d’activités d’encapsulage et de retrait - DREETS des Pays de la Loire
Cahier des charges "amiante" pour les unités mobiles de décontamination (UMD) mai 2016 (ED 6244) – INRS
Protection contre les fibres d’amiante – Performances des vêtements de type 5 à usage unique – INRS juin 2016 (ED 6247)
Sous-section 3 ou sous-section 4 ?
Les deux logigrammes de la DGT relatifs à la distinction entre les travaux de sous-section 3 et interventions de sous-section 4 sont disponibles sur www.travail-emploi.gouv.fr
- Logigramme Distinction sous-section 3 / sous-section 4 pour les opérations sur des immeubles par nature ou par destination.
- Logigramme Distinction sous-section 3 / sous-section 4 pour les opérations de maintenance sur les équipements individuels, matériels de transport ou autres sous articles.
Travaux relevant de la sous-section 3 : élaboration d’un plan de retrait, d’encapsulage ou de démolition
Avant chaque chantier de retrait ou d’encapsulage, l'entreprise intervenante doit établir un plan de retrait ou d’encapsulage de matériaux contenant de l'amiante (PRE). En cas de démolition, un plan de démolition est également prévu.
Ce plan de retrait décrit les niveaux d’empoussièrement des processus mis en œuvre. Il précise l'ensemble des mesures établies afin de :
- réduire au niveau le plus faible possible l'émission et la dispersion de fibres d'amiante pendant les travaux, éviter toute diffusion de fibres d'amiante hors des zones de travaux ;
- assurer les protections collectives et individuelles des travailleurs intervenants pour l'ensemble des risques, en tenant compte des niveaux d’empoussièrement générés par les processus ;
- garantir l'absence de pollution résiduelle après travaux.
Les plans de retrait sont soumis trimestriellement à l'avis du médecin du travail, du comité social économique de l’entreprise (CSE) ou, à défaut, des délégués du personnel.
Ils sont transmis, un mois avant le démarrage des travaux, à l'inspecteur du travail, aux agents de prévention des Caisses d’assurance retraite et santé au travail (Carsat, Cramif, CGSS) et, le cas échéant, à l'Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics (OPPBTP) du lieu de résidence du chantier.
Ce document est tenu à disposition sur le chantier, pouvant être consulté notamment par le CSE, le médecin du travail ou les membres de l’équipe pluridisciplinaire, l’inspecteur du travail, les agents des Carsat, les préventeurs de l’OPPBTP.
En savoir +
Travaux de retrait ou d’encapsulage de matériaux contenant de l’amiante – INRS ED6091
Interventions relevant de la sous-section 4
Seuls les travaux de maintenance et d’entretien relevant de la sous-section 4 (art. R.4412-144 et suivants du Code du travail) sont concernés, à l’exclusion des travaux de retrait ou de confinement d’amiante. Ils sont soumis à la rédaction préalable d’un mode opératoire dont le contenu est fixé par la réglementation.
- Outil d’aide à la rédaction des modes opératoires SS4 - DREETS Auvergne-Rhône-Alpes
- Modèles des modes opératoires proposés par l’OPPBTP
Le mode opératoire est transmis pour avis au médecin du travail et au CSE. Il est également transmis à l’inspecteur du travail, à la Carsat et à l’OPPBTP du siège de l’entreprise, avant la mise en œuvre des processus qui y sont définis.
Pour les travaux d’une durée supérieure à cinq jours, le mode opératoire est transmis à l’inspecteur du travail, la Carsat et l’OPPBTP du lieu du chantier.
En savoir +
- Guide de prévention relatif aux interventions d’entretien et de maintenance susceptibles d’émettre des fibres d’amiante – INRS ED6262
- Fiches métiers amiante - Site INRS
- ED 4270 plombier-chauffagiste
- ED 4271 ascensoriste
- ED 4272 canalisateur
- ED 4273 couvreur
- ED 4274 électricien
- ED 4275 maçon
- ED 4276 peintre tapissier
- ED 4277 plaquiste
- ED 4278 poseur de faux plafond
- ED 4279 poseur de revêtement de sol – carreleur
- ED 4280 tuyauteur
- Comment travailler sur ou à proximité de matériaux contenant de l’amiante ?
- Mode opératoire amiante - Fedene (Fédération des services énergie environnement)
- Guide synthétique Amiante et Travaux d’entretien courant en immeuble d’habitation sociale - Fedene
Nouveauté
Plaquette Comment travailler sur ou à proximité de matériaux contenant de l’amiante ?
Ce document rappelle les principales obligations règlementaires relatives aux interventions sur ou à proximité de matériaux amiantés (SS4) dans toutes les étapes de travail : repérage des matériaux amiantés, préparation de l’intervention, intervention, élimination des déchets, traçabilité des expositions…
La plaquette a été réalisée et mise à jour par le groupe régional interinstitutionnel amiante (GRIA) regroupant la Dreets ARA, les Carsat Auvergne et Rhône-Alpes, l’ARS, l’OPPBTP et des services de santé au travail de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Conformément aux principes généraux de prévention, l’employeur doit rechercher le niveau et la durée d’exposition des travailleurs les plus bas techniquement possible.
Pour cela, il met en œuvre des techniques et des modes opératoires de réduction de l'empoussièrement (robotisation, imprégnation à cœur des matériaux, démontage des éléments par déconstruction, etc.) ou des confinements (ou de mesures compensatoires pour les chantiers réalisés en extérieur) afin de limiter la diffusion des fibres d'amiante à l'extérieur de la zone des opérations.
En savoir +
Dossier thématique sur l'amiante – site de l’INRS
Cas concrets et retours d’expérience
Dossiers de la revue Travail & Sécurité de l'INRS
- Les processus validés en conditions réelles (septembre 2015)
- Se former à des pratiques éprouvées (mars 2015)
- Faire efficace en toute simplicité (janvier 2015)
- Une étude confirme la réalité de l'exposition (octobre 2013)
- Quand l’amiante sert de fusible (mai 2013)
- Quand le décapage tourne au casse-tête (mars 2013)
- Innovation vers un nouveau procédé de retrait (juin 2012)
- Se former avant de toucher (mai 2012)
- Décaper sans forcer et en sécurité (novembre 2018)
Travaux de terrassement et tunnel
- Guide de prévention pour les travaux en terrain amiantifère : opérations de génie civil de bâtiment et de travaux publics – INRS ED6142
- Amiante et travaux souterrains. Modalités de reconnaissance et de métrologie – Carsat Rhône-Alpes SP1199
- Le risque amiante dans la réhabilitation des réseaux d'assainissement - Carsat Rhône-Alpes : diaporama
Évaluation des niveaux d’empoussièrement – Contrôle de la VLEP
Depuis le 1er juillet 2015, la valeur limite d’exposition professionnelle (VLEP) est abaissée à une concentration moyenne ne devant pas dépasser 10 fibres par litre d’air sur huit heures de travail.
L’abaissement de la VLEP nécessite une réévaluation des niveaux de prévention à mettre en œuvre sur les chantiers : moyens de protection collective et équipements de protection individuelle. Le contrôle du respect de la VLEP est également renforcé.
Pour réaliser ces mesures d’empoussièrement, l’employeur fait appel à un organisme accrédité par le Cofrac et indépendant de l’entreprise qu’il contrôle.
Le mesurage du niveau d’empoussièrement des processus comprend successivement :
- l’établissement d’une stratégie d’échantillonnage préalablement au démarrage des travaux ;
- la réalisation de prélèvements atmosphériques ;
- l’analyse des échantillons prélevés, réalisée en microscopie électronique à transmission analytique (META) ;
- la rédaction d’un rapport écrit comportant les résultats du mesurage.
Liste des organismes accrédités pour le mesurage des empoussièrement
Gestion des déchets
L’élimination des déchets amiantés, qualifiés de dangereux, ne peut se faire dans un circuit classique de gestion des déchets. Ces déchets sont soumis à un certain nombre de règles visant à la protection de l’environnement, tout au long de leur filière d’élimination (conditionnement, transport, élimination ou stockage) et sont classés en deux catégories.
Les déchets d’amiante lié
Les déchets d’amiante lié sont des déchets pour lesquels l’amiante fait corps avec des matériaux inertes ayant conservés leur intégrité (et qui ne risquent pas en l’état d’émettre des fibres dans l’air) et des déchets de terres amiantifères.
Il s’agit de déchets dangereux au sens de la réglementation, même s’ils ne présentent que des risques faibles pour la santé humaine dans la mesure où leur intégrité est préservée.
Les prescriptions relatives au transport, au conditionnement, à la manutention et à l’élimination des déchets amiantés issus d’amiante liée sont définies par l’annexe de la circulaire du 22 février 2005 relative à l’élimination des déchets d’amiante lié à des matériaux inertes.
Les déchets d’amiante libre
Les déchets d’amiante libre regroupent tous les déchets n’entrant pas dans la catégorie précédente. Leur élimination est plus complexe en raison de leur grande hétérogénéité.
Exemples : flocages, calorifugeages, cartons d’amiante, bourres d’amiante en vrac, tresses, enduits, mortiers et plâtres et les résidus de peinture, déchets d’amiante lié non préservés dans leur intégrité, etc.
On les classe en trois catégories :
- les déchets de matériaux amiantés, isolés ou mélangés avec d’autres déchets ou matériaux qui peuvent facilement émettre des fibres sous l’effet de chocs ou de vibrations ;
- les déchets issus de pièces d’équipements usagés (sacs d’aspirateurs outils et accessoires non décontaminables, filtres d’aspirateurs ou d’extracteurs usagés, films plastiques, EPI, chiffons…) ;
- les résidus de traitement des eaux de décontamination, les poussières aspirées sur le chantier, les boues : tous les débris et poussières provenant du chantier.
L’élimination des déchets amiantés doit être précédée d’un conditionnement dans des emballages appropriés et fermés, avec apposition de l’étiquetage prévu par la réglementation. Cette opération est réalisée sur le lieu de production des déchets et avant leur transport.
Ces déchets doivent impérativement être conditionnés en enveloppe étanche et rassemblés dans des récipients de grande capacité voire stockés en palette ou en conteneur.
Le producteur des déchets est tenu d’établir un bordereau de suivi de déchets d’amiante (BSDA).
Si le volume à éliminer est important, il est conseillé de faire appel à une entreprise spécialisée pour l’élimination des déchets amiantés et disposant des autorisations et formations adéquates. Le transport s'effectue de façon à limiter les envols de fibres.
La méthode d’élimination des déchets amiantés sera fonction de sa nature mais aussi de celle du support auquel il est lié et de son intégrité. L’élimination se fera soit par inertage ou par enfouissement dans un centre de stockage adapté.
En savoir +
- Exposition à l’amiante lors du traitement des déchets - INRS ED6028
- Guide de gestion des déchets amiantés - Dreal Grand-Est
- Guide des bonnes pratiques déchet-amiante - INRS – Fnade - Cramif
- Qui fait quoi en matière de déchets ? - Dreal Alsace Champagne Ardenne Lorraine
- Transport et élimination de déchets de matériaux contenant de l'amiante - OPPBTP
- Déchets amiantés– Adema, septembre 2017
Information des travailleurs
L’employeur rédige une notice de poste qui est transmise pour avis au médecin du travail et au CSE.
La notice de poste est destinée à informer les travailleurs des risques auxquels leur travail peut les exposer et des dispositions prises pour les éviter. Elle rappelle également les règles d'hygiène applicables ainsi que, le cas échéant, les consignes relatives à l'emploi des équipements de protection collective ou individuelle. Elle est actualisée autant que nécessaire.
L’INRS propose un outil ED6027.
Modalités d’organisation du travail
L’employeur définit les modalités d’organisation du travail après consultation du médecin du travail et du CSE.
Il définit notamment la durée de chaque vacation (2h30 max), la durée de l’ensemble des vacations quotidiennes (6h max), le nombre de vacation quotidienne (3 max), les temps d’habillage, de décontamination, de déshabillage et de pause, en tenant compte des conditions de travail, notamment des contraintes thermiques, hygrométriques, posturales et d’efforts.
Suivi de l’exposition des travailleurs
La fiche d’exposition établie par l’employeur indique les informations relatives à l’exposition des travailleurs : nature du travail réalisé, nature des matériaux contenant de l’amiante, taux d’empoussièrement, résultats des contrôles d’empoussièrement, protections collectives et individuelles mises en place, durée et importance des expositions accidentelles.
Protection de l’environnement du chantier
Le dépassement du seuil de 5 fibres par litre (fixé par le code de la Santé Publique) dans les bâtiments, les équipements, les installations ou les structures dans lesquels ou dans l'environnement desquels l'opération est réalisée entraîne sans délai l'arrêt des opérations et la mise en place des mesures correctrices et préventives permettant le respect de ce seuil. Information sans délai du donneur d'ordre et du préfet.
Aller + loin
Dossier thématique sur l'amiante - www.travail-emploi.gouv.fr
Dossier thématique sur l'amiante – INRS
Site de l'OPPBTP
Dossier thématique sur l'amiante – Anses
Questions / réponses DGT de mars 2013 - www.travail-emploi.gouv.fr
Document Questions / réponses spécifiques sur la métrologie de la DGT du 17 juin 2024 (pdf ; 2 Mo)
Mesures environnementales de fin de chantier SS3 sous confinement (pdf ; 391 Ko)
La réglementation et les normes prévoient plusieurs mesurages et examens visuels à réaliser à la fin d’un chantier de désamiantage sous confinement pour s’assurer de l’absence de risque résiduel d’exposition à l’amiante. Ces opérations doivent se dérouler selon une chronologie précise en relation avec les différentes étapes de retrait du confinement et de restitution des locaux.
Le document est présenté sous forme de frise chronologique, on y retrouve : ces différents mesurages et examens visuels, leur objectif et les responsables de leur mise en œuvre.
Réunions des désamianteurs 2023
Le Groupe régional interinstitutionnel amiante, organisé dans le cadre du Plan Régional de Santé au Travail, propose 2 webinaires. Au programme :
- Actualités juridiques et documentaires
- Bilan quantitatif relatif aux PDRE (plan de démolition, de retrait et d'encapsulage de l'amiante) déposés en Auvergne entre 1997 et 2022
- Étude statistique relative aux PDRE déposés en Auvergne-Rhône-Alpes entre février et juillet 2023
- Mesurages et examens visuels : évolution FDX 46-033 / GAX 46-033 et rappels NFX 46-021
- Gestion du risque plomb : toxicologie, prévention des intoxications, suivi d’exposition
- Bonnes et mauvaises pratiques en matière de protection des surfaces sur les chantiers de désamiantage
Visionner les replays
(liens disponibles sur le site de la Carsat Rhône-Alpes)
Les actions de prévention de la Carsat Auvergne
Le département Risques professionnels de la Carsat Auvergne œuvre à la prévention du risque amiante et accompagne les professionnels de ce secteur d’activité depuis 1997. À ce titre, il :
- apporte conseil et assistance aux maîtres d’ouvrage et aux entreprises dans la préparation d’opérations de travaux relevant de la sous-section 3 et de la sous-section 4 ;
- analyse les plans de retrait (sous-section 3) et les modes opératoires (sous-section 4) transmis par les entreprises et intervient sur les chantiers pour vérifier la conformité du travail réel par rapport au travail prescrit (plans de retrait/mode opératoire), évaluer le niveau de maîtrise du risque amiante des intervenants et apprécier les conditions de travail dans leur globalité ;
- contribue au partage et à la diffusion des connaissances techniques et réglementaires visant à l’amélioration et à l’harmonisation des pratiques, en participant activement aux travaux du Groupe Régional Interinstitutionnel Amiante placé sous l’égide de la Dreets Auvergne Rhône Alpes dans le cadre du plan régional santé au travail (PRST 3) ;
- favorise la montée en compétence de l’ensemble des acteurs, notamment les maîtres d’ouvrage et leurs conseils (maîtrise d'œuvre, coordonnateur sécurité et protection de la santé) par des actions d’information, de sensibilisation et de formation ;
- émet des avis techniques sur des dossiers de demande de reconnaissance de maladies professionnelles liées à l’inhalation de fibres d’amiante.
Intempéries et toitures endommagées : alerte sur les risques d’accidents
Orages de grêle, chutes de neige abondantes ou vents violents, les incidents climatiques sont de plus en plus fréquents et occasionnent des dégâts très importants, notamment sur des toitures de bâtiments commerciaux, industriels, agricoles ou encore d’habitation.
Ces sinistres conduisent les particuliers propriétaires / occupants de ces bâtiments, ainsi que des entreprises et des exploitants agricoles à intervenir en urgence, souvent sans précaution, que ce soit pour éviter les chutes ou prévenir d’autres risques notamment quand la toiture est amiantée...
Le Groupe régional interinstitutionnel amiante (GRIA) composé de l’ARS, des Carsat Auvergne et Rhône-Alpes, de la Dreets ARA, de l’OPPBTP, de la MSA et de plusieurs services de prévention et de santé au travail, propose un document synthétique de sensibilisation sur les risques liés aux opérations de sécurisation / réparation des toitures endommagées par les intempéries et sur les moyens de prévention permettant d'éviter les chutes de toiture.
Consultez le document Intempéries et toitures : alerte sur les risques d'accidents
Opérations sur matériaux amiantés (SS3/SS4) : risques professionnels
Pour les entreprises intervenant sur des matériaux amiantés, la prévention du risque lié à l’exposition aux fibres d’amiante prévaut souvent sur celle des autres risques professionnels. Ce constat émane d’une analyse des documents règlementaires des entreprises, de l’observation de l’activité réelle sur le terrain en lien avec les médecins du travail.
Chute de hauteur, TMS, risques chimiques… ces autres risques ne doivent pas être négligés et leur prise en charge par les entreprises est essentielle pour mettre en place l’organisation et les moyens de protection nécessaires.
Consultez la plaquette qui recense les différents risques auxquels sont exposés les travailleurs sur les chantiers exposant à un risque amiante, et les moyens de prévention à mettre en place sur les différentes phases du chantier (préparation, retrait / intervention, repli).
DOCUMENT(S) ASSOCIE(S)